
Éric-Emmanuel Schmitt 2014
Résumé sur amazon (une évaluation : **/*****) :
L’amour relève-t-il d’un processus chimique ou d’un miracle spirituel ?
Existe-t-il un moyen infaillible pour déclencher la passion, comme l’élixir
qui jadis unit Tristan et Yseult ? Est-on, au contraire, totalement libre d’aimer ?
Anciens amants, Adam et Louise vivent désormais à des milliers de kilomètres l’un de l’autre, lui à Paris, elle à Montréal. Par lettres, tout en évoquant les blessures du passé et en s’avouant leurs nouvelles aventures, ils se lancent un défi : provoquer l’amour.
Mais ce jeu ne cache-t-il pas un piège ?
Observateur pertinent des caprices du cœur, Eric-Emmanuel Schmitt explore le mystère des attirances et des sentiments.
*****
Mon appréciation : lu d’un trait. J’ai beaucoup aimé le format, ces échanges de lettres entre les deux protagonistes. C’est un va-et-vient qui n’a rien d’un thriller, mais tout de même, je me suis laissé prendre à vouloir la suite. À tourner les pages. Connaître le dénouement.
On y croit à cet échange intime.
Et puis ça se gâte un peu.
D’abord le côté “beautiful people” en moyens m’énerve un peu.
Pas sûr que l’échange épistolaire aurait été le même entre une PAB monoparentale avec 3 enfants et un gardien de sécurité chauve, bègue et borgne.
Pour quelqu’un du Québec, rappelons que Louise vit à Montréal, et la description de certains éléments, notamment un séjour dans un chalet du Mont-Tremblant, est assez “pittoresque à la française”. Ce n’est pas qu’on y trouve des chemises à carreaux, des bûcherons et des indiens partout… mais bon, l’auteur tartine un peu dans le folklorique.
Mais ce ne sont que des détails.
Ensuite et surtout, si cette potion magique doit avoir pour ingrédients le mensonge, la manipulation et le chantage, et bien vous serez servi.
Moi ça m’à un peu fâché (et j’étais dans un bon bain chaud pour cette lecture, c’est pour vous dire).
Même les sels d’eucalyptus n’ont rien pu y faire.
Je sais bien que l’amour ne se lave pas à l’eau de javel, mais quand même.
Et je me demande encore si cette représentation de l’amour provoque chez moi du déni ou du dégoût. Ou les deux.
C’est peut-être ça qui m’a le plus achalé finalement.
Il faut le lire : oui.
Note : B –
Merci à ma voisine pour le prêt.
Et, au besoin, laissez un commentaire ici-bas !
Nassima BOUAIFER
April 18, 2019 @ 12:48
Je comprends ta réaction, déni et dégoût, même les bains les plus relaxants ne peuvent altérer de pareilles bêtises.
Une réaction aussi épidermique que neuronale, alors que je l’avais lu auparavant, mon réflexe a été de l’effacer de ma mémoire. Je pense que je ne voulais pas garder à l’esprit l’apologie diffamatoire que l’auteur propose sur le concept de l’amour. Par ailleurs, il ne se limite pas seulement à le bafouer, mais il ternit même son élixir magique.
C’est un concentré de pratiques alliant manipulation, mensonge et ego démesuré, dont l’auteur nous les dévoile vers la fin de l’histoire. En insinuant une fin harmonieuse, comblée par cet élixir d’amour, alors que ce n’était que stratagème et roublardise. Tout a été dévié de sa valeur initiale.
Un autre passage qui m’avait fait sourciller, l’approche du psychanalyste et de sa patiente. Le secret professionnel l’oblige, tout en étant conscient et pourtant il a dévoilé le contenu pendant toute sa correspondance.
Enfin, pour ma part, je trouve qu’Éric-Emmanuel Schmitt est davantage sincère face à l’amour de l’art – https://www.youtube.com/watch?v=MazCnEDHkB8 – (un p’tit aperçu), que de son concept d’Amour au sein des couples.
Merci pour cette proposition de lecture !
P.S: et dire qu’il parle d’imposture dans sa vidéo, quelle méchante coïncidence !
Nassima