Je ne suis pas très friand des articles “human interest“. Michel Chartrand non plus.
Je préfère de loin la réalité chienne à de l’insignifiance enrobée sucrée rose scintillant.
Presque toujours.
En septembre, la famille du petit Brody Allen et leurs voisins ont organisé “Noël d’avance” vu que Brody, 2 ans, ne vivra pas jusqu’au 25 décembre.
Cancer du cerveau.
Multiples tumeurs.
Impossible à traiter.
C’est le sujet d’un petit reportage photo dans La Presse + du 6 octobre 2018, repris d’un article de la journaliste Sandra E. Garcia du New York Times du 15 septembre 2018.
Je ne connaissais pas la photographe Maddie McGarvey. Je ne suis pas un spécialiste de l’image, ni spécialement amateur de photographie. Cet article n’aurait pas été le même sans ses images.
Celle-ci m’a particulièrement interpellée.
Un petit gars de deux ans, en phase terminale, assis sur un tas de jouets, qui regarde vers le plafond.
Ses yeux sombres.
Sur le coup je me suis dit, il regarde vers le ciel et il pose la question “why ?”.
Transposition simple, quelque peu ridicule et absolument inutile.
D’abord, le kid est à l’intérieur. On peut interpréter tout ce qu’on veut comme on veut et personne ne s’en gêne.
Presque à chaque fois que je discute de l’invraisemblance de l’existence de toute déité avec un croyant, je tente l’argument massue d’un dieu omniscient, omnipotent et omnibénévolent qui s’acharnerait constamment sur, ou à tout le moins n’exempterait pas au moins une fois de temps en temps, les humains les plus pauvres, les plus faibles, les plus innocents, les plus vulnérables.
Mais sur Brody ? REALLY ?
Je me doute que ceux qui œuvrent en hématologie/oncologie pédiatrique et qui côtoient de multiples jeunes patients ne porteront pas le même regard sur cet article. Peut-être qu’ils ne lisent pas ce genre d’article.
Peut-être qu’eux-aussi, croient au Père Noël.
En tout cas, moi, je commence à y croire au Père Noël.
Pour les miracles…